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Que devient le masculin lorsqu’il perd ses repères et son sens?

  • Photo du rédacteur: Katalin
    Katalin
  • il y a 6 jours
  • 2 min de lecture
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Promotion de l’humanité Série 4/6

Que devient le masculin lorsqu’il perd ses repères et son sens?


1. Le lien entre manque d’amour de l’humanité et mal-être individuel

Quand une société se déconnecte de son propre vivant, de sa sensibilité et de son humanité, cela se reflète dans les corps, les émotions et les repères des individus. Ce manque d’amour collectif envers l’humain se transforme en manque d’amour envers soi-même. Il touche particulièrement ceux dont l’identité s’est longtemps construite autour de rôles clairs, valorisés et reconnus.


2. L’imaginaire technologique comme rejet du vivant

Une part importante de l’imaginaire technologique moderne est façonnée par une psyché masculine blessée, animée par le désir d’un monde prévisible, contrôlable et sans vulnérabilité. Un monde où l’on pourrait créer et agir sans être touché par l’instabilité, l’émotion ou la dépendance affective. Cette vision technicisée du réel est déjà un éloignement du vivant, une tentative de s’extraire de tout ce qui ne peut être maîtrisé.


3. La fuite technologique comme refuge contre le féminin

Cette fuite vers les machines accentue le vide intérieur que beaucoup ressentent. La technologie devient un refuge rassurant contre ce que le féminin symbolise: fluctuation, sensibilité, interdépendance, caractère organique du monde. En s’abritant derrière la machine, certains évitent la confrontation avec ces dimensions. Ils restent enfermés dans leurs peurs et nourrissent une méfiance grandissante envers ce qui vit, bouge, et ne se laisse pas enfermer dans des règles.


4. Une amplification du masculin blessé

Paradoxalement, la course technologique, loin d’être neutre, renforce ce masculin blessé au lieu de l’apaiser. Elle prolonge un mouvement ancien qui préfère le contrôle à la relation, l’optimisation à la rencontre, l’efficacité à la sensibilité. Le système ultra-technologique qui se construit aujourd’hui isole encore davantage, éloigne du vivant, et offre une échappatoire permanente à la vulnérabilité. Il enferme surtout les hommes dans une version d’eux-mêmes qui n’a plus de lien avec leurs besoins réels.


5. Une masculinisation forcée des femmes

Dans ce contexte, les femmes sont, elles aussi, entraînées dans ce mouvement. Pour survivre, être reconnues, ou simplement exister dans un monde qui valorise la logique du contrôle plutôt que celle de la relation, elles doivent s’approprier des attributs historiquement associés au masculin: structure, performance, autonomie radicale, détachement émotionnel. Cette adaptation crée un paradoxe: plus la société se déracine du vivant, plus les femmes sont poussées à s’éloigner de ce qui constituait leur rôle nourricier, sensible, régénérateur. Elles doivent se durcir pour exister dans un cadre qui ne reconnaît plus la valeur du féminin, ni dans les hommes, ni en elles-mêmes. Ainsi, l’ultra-masculinisation du monde finit par marginaliser le féminin sous toutes ses formes, au point de priver la société entière de ses forces de régénération.


Conclusion

Cette situation n’est pas un conflit entre les sexes mais une rupture avec le vivant. En fuyant la vulnérabilité, le monde se prive de ses forces de relation et de régénération. Retrouver un équilibre demande de réhabiliter la dimension vivante, sensible et féminine en chacun, pour réinventer des formes de présence plus humaines et plus conscientes.

 
 
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